LIRE EN FÊTE

LIRE EN FÊTE 2006

Le 11 septembre 2001 et la littérature…

La littérature consacrée au 11 septembre est abondante et en continuelle expansion. À travers des formes diverses (romans, essais, théâtre…) les auteurs y expriment des points de vue singuliers, divergents voire opposés sur cet événement marquant qui inaugure tragiquement le XXIème siècle.

La journée que nous consacrons à cette thématique à l’occasion de Lire en Fête ne saurait être exhaustive sur le sujet. Il nous semblait néanmoins fondamental de pouvoir mettre en perspective l’ensemble de cette production littéraire et d’en dégager les lignes directrices.
Le point de vue d’auteurs qui ont réfléchi en profondeur sur le 11 septembre 2001 sont autant de témoignages qui mènent à la réflexion.

Notre programmation s’articule autour de trois approches politiques, philosophiques ou littéraires de l’événement :
–    un point de vue politique, avec l’intellectuel américain Noam Chomsky
–    une approche littéraire, avec l’auteur Michel Vinaver
–    une vision d’ensemble de la production littéraire autour du 11 septembre, avec les philosophes Jean Baudrillard, Jacques Derrida et Slavoj Zizek (objet de la conférence d’Olivier Macaux)

> Programme

14h30 : Pouvoir et Terreur entretiens avec Noam Chomsky après le 11 septembre 2001, extraits du film de John Junkerman, vost, 2002.
16 h : Conférence d’Olivier Macaux sur la littérature et le 11 septembre 2001.
18 h : Lecture à double voix, en anglais et en français, du texte de Michel Vinaver.
September 11, 2001 par Michel Vinaver et Geoffrey Carey. Cette lecture sera suivie d’une rencontre avec le public.

> Explications

Film de John Junkerman

La diffusion d’extraits du film réalisé par John Junkerman illustrera le point de vue politique de Noam Chomsky dans le débat sur l’interprétation du 11 septembre, le nouvel ordre mondial et la place des Etats-Unis. A travers conférences et entretiens, le grand linguiste américain analyse l’événement comme une conséquence évidente de la politique étrangère des Etats-Unis. Se posant la question de la nature même du terrorisme, il conclut à travers divers exemples que les Etats-Unis eux-mêmes pratiquent ou soutiennent une forme de terrorisme. Il s’interroge alors sur le bien fondé et les buts réels de la croisade des Etats-Unis contre les Etats voyous et l’Axe du Mal, y voyant plutôt une politique qui à l’intérieur s’arroge le pouvoir sur les individus et les pensées en maintenant les gens dans la peur, et à l’extérieur n’est qu’un nouvel avatar d’une stratégie de domination du monde et de ses ressources.

Conférence d’Olivier Macaux

La conférence d’Olivier Macaux questionnera la représentation de l’événement telle qu’elle est véhiculée par les œuvres littéraires mais aussi par les œuvres de fiction et les documentaires diffusés  sur petit et grand écran lors de la célébration récente du 5ème anniversaire de l’événement. Au-delà de l’écueil du sensationnalisme ou de la fascination morbide pour l’événement, beaucoup d’auteurs se focalisent sur le déroulement des faits et n’offrent finalement que peu d’éléments de réflexion.
De cette abondante production littéraire, trois points de vue émergent qui affrontent la question de la signification philosophique et politique du 11 septembre : ceux de Jean Baudrillard, Jacques Derrida et Slavoj Zizek. Leurs points de vue échappent aux habituelles considérations idéologiques sur le choc des civilisations. C’est autour de leurs analyses qu’Olivier Macaux développera sa conférence.

Texte de Michel Vinaver

Le texte de Michel Vinaver écrit en anglais juste après l’effondrement des Twin Towers est un oratorio à plusieurs voix qui mêle une multiplicité de points de vue et de vécus humains.
La forme apparente l’écriture à une véritable composition à partir d’une partition de mots et de paroles, réels ou supposés, transcrits ou imaginés. À travers cette écriture musicale, l’auteur compose sans prétendre recomposer.
Cette vision kaléidoscope de l’événement convoque tout à la fois les faits et leur logique implacable, l’humain, les propos façonnés par la peur, l’émotion ou l’idéologie sans jamais tomber dans le sentimentalisme facile ou la fascination morbide.
La force émotionnelle tient évidemment de la forme, de sa structure musicale, d’une écriture qui fait place à la polyphonie et dont émerge, subtilement,  le sentiment de toute la complexité de l’événement et la certitude de l’échec prévisible de toute analyse manichéenne.

REFERENCES

Olivier Macaux est titulaire d’un doctorat de littérature. Il écrit des essais, des pièces pour le théâtre et des livres pour enfants. Son dernier ouvrage L’enfant et la sirène a été publié en mars 2006 aux éditions Des Riau. Il donne également de nombreuses conférences littéraires dans le cadre de l’Université du temps libre (UTL) et à l’invitation de médiathèques…
Pour Olivier Macaux, les auteurs qui ont réfléchi en profondeur sur l’événement sont surtout Jean Baudrillard, Jacques Derrida et Slavoj Zizek.
« S’il faut avoir lu quelque chose sur le 11 septembre, ce sont bien ces trois auteurs. Ce ne sont pas simplement des oeuvres écrites à chaud. Ces auteurs ont une réflexion philosophique sur le monde contemporain et le 11 septembre a comme confirmé leurs analyses, à savoir que le terrorisme n’est pas une conséquence d’un combat entre le monde libre et le monde obscurantiste mais bien plutôt le symptôme de ce que Derrida nomme « la maladie auto-immune de l’Occident ». Derrida pense ainsi que la plus grande puissance mondiale, du fait même de son omnipotence, sécrète ses propres éléments pathogènes, toute puissance, faute d’adversité, tendant à s’autodétruire. Baudrillard parle lui de manière tout aussi explicite du suicide de l’Occident. Son propos est de dégager l’événement de la vague d’intoxication morale et politique qui l’a submergé depuis lors, et d’en restituer la puissance symbolique. J’ai fondé ma conférence sur ce point de vue qui me semble échapper aux habituelles considérations idéologiques sur le choc des civilisations. »

Michel Vinaver a écrit une pièce à plusieurs voix sur le 11 septembre, sous la forme d’un oratorio où se mèlent les multiples points de vue des personnages ( 11 septembre 2001, L’Arche, 2002). Ce texte, avec des parties chorales et des récitatifs, a été écrit dans les semaines qui ont suivi les attentats de Manhattan.
« Ce qui m’a motivé, c’est le besoin de fixer l’événement hors de tout commentaire, nu dans son immédiateté. Peut-être contre l’empâtement de la mémoire, contre le travail de l’oubli. Réfléchir l’événement plutôt que d’y réfléchir. »
« Si notre mémoire est exacte, jamais un événement isolé n’a marqué autant et pendant si longtemps les esprits. Le monde a changé, dit-on. Mais en quoi ? Une chose est sûre : les événements du 11 septembre 2001 ont révélé que notre monde, celui de l’Occident, est moins stable et plus vulnérable que nous ne le pensions. Certes, la destruction des Twin Towers à New York visait le coeur du système économique des Etats-Unis mais c’est, au-delà, tout le système politique et social des démocraties occidentales qui est atteint par cet attentat et ses répercussions. Pris entre deux dieux, celui de G.W. Bush et celui de Oussama Ben Laden, chacun peut choisir celui à qui se vouer. Pour qui hésite, le salut réside peut-être dans l’incrédulité ! »

 

LIRE EN FÊTE 2005

INVITATION
Lectures, rencontre, Projections
Autour du théâtre d’Alberto Moravia

Nous sommes heureux de vous inviter à deux soirées que nous consacrons à l’œuvre théâtrale d’Alberto Moravia à l’occasion de l’opération Lire en Fête.

Samedi 8 octobre
AU CENTRE CULTUREL BORIS VIAN, LES ULIS

19h : LECTURES mises en espace par Fabrice Macaux de fragments des textes Les indifférents d’Alberto Moravia et Les déshérités de Fabrice Macaux.

Samedi 15 octobre
À LA MAISON DE L’ITALIE, CITÉ INTERNATIONALE UNIVERSITAIRE DE PARIS

16 – 18h : PROJECTION de Alberto Moravia, l’homme qui regarde de Nico Di Biase, et de Alberto Moravia e il teatro de Silvia Di Domenico.
18h : LECTURES mises en espace par Fabrice Macaux de fragments des textes Les indifférents d’Alberto Moravia et Les déshérités de Fabrice Macaux.
19h30 : RENCONTRE autour de l’œuvre théâtrale d’Alberto Moravia avec Jacques Baillon, directeur du Centre National du Théâtre, Simone Casini, directeur d’édition des œuvres intégrales de Moravia (Editions Rizzoli) et Fabrice Macaux.
20h30 : PROJECTION du court métrage Colpa del Sole d’Alberto Moravia et du long métrage Les indifférents de Francesco Maselli.

L’équipe de Corpus Delicti

PRODUCTION : CORPUS DELICTI

EN COLLABORATION AVEC LE FONDO MORAVIA, LE CENTRE CULTUREL BORIS VIAN – LES ULIS,
LA MAISON DE L’ITALIE, ET LA BIBLIOTHEQUE DE LA CITE UNIVERSITAIRE INTERNATIONALE.

REMERCIEMENTS À ADR PRODUCTIONS